23 mai 2023
Examen de l’OIIQ : 500 infirmières et infirmiers recalés auraient dû réussir
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C’est avec satisfaction que la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a accueilli le rapport du Commissaire à l’admission aux professions, qui est venu confirmer que l’examen de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) comporte des failles, de sorte que 500 candidates et candidats à l’exercice de la profession infirmière (CEPI), qui auraient dû le réussir, ont plutôt été recalés.
Sur les plans de la validité, de la fiabilité et de la détermination de la note de passage, l’examen de l’OIIQ présente certaines fragilités, révèle le rapport d’enquête.
Dans une entrevue accordée à Paul Arcand, au 98,5 FM, le commissaire, Me André Gariépy, a affirmé que, sur le plan de la validité, la documentation n’est pas à jour, elle n’est pas cohérente et certains éléments manquent pour soutenir l’examen de l’OIIQ.
Sur le plan de la fiabilité, l’examen démontre depuis plusieurs années un coefficient de fiabilité plutôt faible. Certaines questions comportent des pièges et des formulations qui ne permettent pas aux candidates et candidats de bien comprendre, ce qui donne des résultats aléatoires. « Pour déterminer si quelqu’un fait l’affaire pour la pratique professionnelle, il faudra rehausser la fiabilité de ces questions », a ajouté le commissaire.
« L’OIIQ a privé le réseau de la santé de 500 infirmières et infirmiers qui auraient pu soutenir le réseau, améliorer le service et atténuer la charge de leurs collègues », a déclaré le vice-président de la CSQ, Mario Beauchemin.
« Le comble, c’est que tout indique que l’Ordre ne semble pas bien savoir ce que font les infirmières sur le terrain et produit un examen sans connaître les tâches professionnelles. Venant de la part d’un ordre professionnel, c’est assez troublant », a ajouté la présidente de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), Isabelle Dumaine.
La cabale de l’OIIQ contre la formation collégiale
En 2022, le taux de réussite à l’examen de l’OIIQ a été à son plus bas (51,4 %), touchant particulièrement les étudiantes et étudiants du collégial. Or, ce résultat arrive en même temps qu’une campagne de l’Ordre, qui souhaite que la formation initiale soit rehaussée au baccalauréat comme condition d’accès à la profession d’infirmière.
Pour la CSQ, sa Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ) et la FSQ-CSQ, la formation collégiale en soins infirmiers doit demeurer qualifiante et continuer à permettre l’exercice de la profession.
Selon la FEC-CSQ, les conclusions du commissaire discréditent les prétentions de l’OIIQ, qui tente de dévaloriser la formation collégiale en soins infirmiers depuis plusieurs années. « Nous espérons que ce rapport permettra à davantage de titulaires du diplôme d’études collégiales d’accéder à la profession », a conclu le président de la fédération, Youri Blanchet.